Le lama qui crache a été imaginé en réaction à des politiques qui trouvaient que l’April était parfois trop virulente dans ses communications. Alors qu’en réalité, elle faisait simplement son boulot face à des projets de qualité… très (très) discutables.
Vivre de son art est-il possible?
L’édito de la présidente
J’avais déjà abordé le thème des licences et de l’Art libres dans le numéro 2 du Lama déchainé de 2024, n’hésitez pas à relire l’édito… J’avais besoin d’y revenir, avec un point de vue un peu différent.
Je suis toujours partagée entre la joie de constater que l’art sous licence libre peut circuler librement, partout dans le monde et est accessible au plus grand nombre. Mais, d’un autre côté, je suis toujours triste de voir certain·es artistes ne pouvant pas vivre décemment de leur art. Comment concilier le partage, la gratuité et la philosophie du libre avec la nécessité de gagner sa vie? Si vous avez la réponse, partagez-la. Nombreuses sont les personnes qui sont intéressées, quelle que soit la licence choisie d’ailleurs.
Il est possible de vendre ses œuvres, sur support physique. Les musicien·nes proposent encore des CD lors de leurs concerts, les écrivain·nes et les illustrateurices vendent leurs livres, les artistes leurs œuvres originales. N’oublions pas les produits dérivés et les éditions limitées. Peuvent-iels en vivre ? Rarement.
Il existe aussi le financement participatif (crowdfunding, mécénat ou subvention) : plusieurs plateformes permettent de soutenir les artistes, avec ou sans pallier, avec ou sans contrepartie, avec ou sans remerciement. Soutenir, c’est parfois tout juste les maintenir loin de la pauvreté, de l’invisibilité. «C’est un petit geste pour nous, mais pour elleux ça veut dire beaucoup». Quelle aubaine de pouvoir leur envoyer de l’argent pour leur permettre de continuer à œuvrer, encore et encore, si possible à l’infini. Avec toujours cette hâte de découvrir leur dernière publication, constamment l’envie de la partager le plus possible pour leur faire de la pub. Les réseaux sociaux sont utiles pour cela, grâce aux pouces/étoiles/cœurs ; le bouche-à-oreille également, en laissant un espace décent. Peuvent-iels en vivre ? Pas forcément.
Certains artistes proposent leurs services pour arrondir leurs fins de mois (prestations souvent ponctuelles, parfois des formations aux logiciels qu’iels utilisent pour performer ou autre), acceptent des partenariats avec des entreprises, font de la publicité à des produits qui n’ont rien à voir avec leur art. Alors peuvent-iels en vivre, cette fois? Je ne crois pas.
La plupart des artistes que je connais ont un boulot à côté et doivent travailler 35 heures par semaine pour payer loyer, alimentation, dépenses fixes ou autres.
L’art reste encore un hobby, un rêve, un fantasme pour de nombreux artistes. Alors soutenons-les, relayons-les et finançons-les nous-même, car le système est manifestement mal conçu!
Projet de loi finances 2026
Actu brûlante
Les travaux sur le projet de loi de finances 2026 ont repris en séance publique après le rejet du texte en commission. Des amendements proposent de rétablir l’auto-attestation, une procédure bien plus adaptée aux logiciels libres que la seule certification, rendue obligatoire l’année dernière.
L’April est à nouveau mobilisée et a déjà envoyé de nombreux messages à ses contacts. Si vous aussi, vous développez, intégrez et/ou utilisez des logiciels libres de caisse, n’hésitez pas à prendre contact avec les parlementaires pour les encourager à soutenir l’auto-attestation.
Si vous aussi vous voulez assister en direct aux débats à l’assemblée nation, cliquez ici

Le chiffre de la semaine
10
À la rencontre du libre
Julie: Donc grâce à ce logiciel libre que tu as installé sur un serveur, tu as pu apprendre, comme tu dis, tous les rouages de la téléphonie, tu as pu bidouiller, c’est cela qui t’a intéressé, c’est vraiment la bidouille pour pouvoir apprendre par la pratique.Extrait de l'émission Libre à vous! n° 236 «Téléphonie, apprentissage et créativité»
Michael Benarouch: Au début, tu parlais de geek, ce n’est pas un faible mot pour me décrire. Peut-être que je suis le seul zozo au monde qui passe son temps le week-end à créer des standards téléphoniques et à tester des intégrations. En tout cas, ça me plaît, c’est ce qui m’anime aujourd’hui parce que je ne suis pas un peintre ou un sculpteur, j’exprime ma créativité comme cela.
Parole de salariée
Elsa Pottier, chargée de relations membres, assistante de gestion administrative et projets. À côté de tâches plus strictement administratives, je suis amenée à avoir des échanges individuels avec les membres, au détour d’une demande de modification dans les données d’adhésion, et parfois aussi d’un partage d’information, d’un encouragement chaleureux ou d’un questionnement sur nos choix.
Ces derniers cas sont ceux qui me régalent le plus, car je me sens alors reliée aux personnes qui composent la communauté libriste et c’est joyeux pour moi.
Anecdote
Il y a de très nombreux artistes à l’April qui créent de très belles œuvres d’art comme nous le prouve cette photo.
Le saviez-vous?
Kézako?

Cet automne, l’April vous propose une gazette hebdomadaire en ligne, à lire et à partager librement. Vous y trouverez des articles de fond, des anecdotes, des dessins, des jeux… Tout peut arriver d’une semaine à l’autre alors, pour ne rien rater, suivez avec vigilance les mots-clics #CampagneApril2025 #LeLamaDéchaîné sur les réseaux sociaux ou abonnez-vous au flux RSS.
L’association April mène un important travail de promotion et de défense du logiciel libre, grâce à l’action de ses bénévoles et de son équipe salariée. Elle a fait le choix d’un financement basé sur la cotisation de ses membres et sur les dons afin de garantir son indépendance.
L'Écho des assos
ACIAH
Accessibilité, Communication, Information, Accompagnement du Handicap (ACIAH), c’est une main tendue vers les oubliés du numérique, un souffle libre dans les circuits trop rigides. Ici, l’ordinateur ne commande pas : il écoute. Il se plie aux gestes, à la voix, aux rêves de celles et ceux qui croyaient ne plus savoir apprendre.
Le Libre est notre langue, celle qui refuse l’enfermement des licences et des codes, celle qui ouvre les fenêtres de la machine pour y laisser entrer l’air, la lumière et l’humain.
Nous allons vers les villages, les maisons, là où le fil du monde s’est parfois rompu. Non pour assister, mais pour éveiller: le désir de comprendre, le plaisir de réussir, le battement du cœur retrouvé au bout des doigts.
Avec le logiciel libre comme fondement, ACIAH refuse les dépendances technologiques. L’association adapte l’ordinateur aux utilisateurs et non l’inverse. Ici, l’ingéniosité passe par la simplification, l’accessibilité. La touche « Cœur » sur le clavier, que nous avons créée, est un symbole, invention simple et magique, qui rappelle que la technologie doit être dominée.
ACIAH, ce n’est pas l’assistanat. C’est le refus de la compassion condescendante. Apprendre ici, c’est reprendre confiance, découvrir qu’on peut faire, parfois contre toute attente. L’accompagnement se fait par le plaisir, l’estime de soi, le partage d’expériences.
L’association vit de l’énergie mêlée de ses salariés engagés, ses bénévoles généreux, ses partenaires fidèles. Tous œuvrent dans le même sens: casser les cloisons entre technique et social, entre innovation et inclusion. Tous unis par la même promesse : que l’écran devienne fenêtre, et que chaque personne, jeune ou âgée, voyante ou non, trouve dans le numérique non pas une barrière, mais un chemin de liberté. Dans chaque atelier, chaque ordinateur reconditionné, chaque formation adaptée, il y a un morceau de cette conviction: le numérique doit servir l’humain, pas l’inverse.
Qui fréquente ton Lama?
C’est manifestement l’ordinateur d’un Aprilien qui soutient également Framasoft.
Le sticker Ecodair, montre que cet ordinateur est un ordinateur reconditionné! Bel effort!
Merci Étienne pour cette photo!
Courrier des lecteurices
Membre depuis 2019 et libriste depuis 15 ans maintenant, je suis fier de soutenir et de promouvoir l'Association April au quotidien, grâce notamment à ma messagerie où j'inclus le bandeau signature prévu à cet effet et qui renvoie sur la page d'inscription. Bravo à vous et à votre action.
Pouet de uneimagedepinal sur Mastodon le 17 octobre 2025
Vous aussi, participez à la gazette, en nous envoyant des messages avec les mots-clic #CampagneApril2025 et #LeLamaDéchaîné.
Quand faciliter la réutilisation multiplie les possibles!
Quand je me balade sur les réseaux sociaux, je suis souvent inspiré par vos publications : dessins, musiques, anecdotes et histoires courtes. Cela m’inspire souvent un nouveau scénario pour ma petite bande dessinée en quatre cases que je publie hebdomadairement sur le web (*). Mais il y a un frein constant à mon élan: juridiquement, vos productions sont d’emblée protégées par le droit d’auteur. Elles sont votre propriété.
Il me reste donc seulement la possibilité de vous demander une autorisation écrite : mais c’est souvent frustrant d’avoir à attendre une réponse alors que l’idée germe déjà et que l’envie d’agir est là, tout de suite ! Alors, régulièrement, je n’ose pas demander, l’idée meurt et vous n’en savez rien…
J’aimerais donc que plus de monde indique dans leurs contenus leurs conditions de réutilisation. C’est ce que proposent, grâce à de courtes abréviations, les licences Creative Commons. Voici quelques-unes des plus emblématiques de la culture libre :
- CC BY : réutilisation, adaptation et modification autorisées, à condition de citer l’auteur.
- CC BY-SA : mêmes permissions, mais l’œuvre dérivée doit être partagée sous la même licence.
Pour moi, indiquer les règles de réutilisation pour mes dessins et BD a été un tournant. Grâce à ces licences, des projets variés ont pu se développer sans que j’aie à donner mon accord au cas par cas : jeux vidéo, jeux de société, jeu de rôle, traductions… Combien de ces initiatives auraient vu le jour sous la contrainte d’avoir à m’écrire pour obtenir une autorisation? Bien moins !
Alors, si vous publiez des créations et souhaitez qu’elles vivent au-delà du post, pensez à ajouter une mention Creative Commons. Ces quelques lettres peuvent faire la différence et transformer une impasse en une porte ouverte !
(*) Note du Lama : le site web indiqué est une traduction en français des dessins originaux de David Revoy, traduction faite par un contributeur bénévole, Nicolas Artance.
Libre À Lire!
Quand vous développez un logiciel, vous écrivez du code, vous concevez un algorithme, en somme, vous créez un objet intellectuel. Mais dès que ce code est destiné à être utilisé par d’autres que vous-même, une question essentielle se pose: comment allez-vous le partager? Allez-vous simplement distribuer le résultat final, c’est-à-dire le logiciel compilé, l’exécutable? Ou bien allez-vous exposer le code et ses coulisses? C’est l’une des questions à laquelle nous allons tenter de répondre aujourd’hui en parlant de logiciel libre et d’open source.Extrait de la transcription de la conférence «Le Libre et l’open source»

Logiciel pour Android
RadioDroid permet d’écouter vos stations de radio préférées de tous pays sur votre ordiphone, en évitant ainsi les applications propriétaires des radios. Ainsi, l’application de Radio France est truffée de traqueurs, plus à cause de sous-traitance et de mauvais choix techniques que d’une vraie volonté d’espionnage.
Bon à savoir : vous pouvez enregistrer les flux et facilement rajouter des radios pour les autres utilisateurs.
Idée à déconstruire!
Il est compliqué d'installer un système libre
C’était peut-être vrai il y a quelques années, mais désormais quelques clics suffisent pour installer un système libre. Comme l’expliquait Gee dans Libre à vous ! récemment :
«Oui, je sais les parties « création d’une clef USB bootable » et « démarrage sur la clef » restent complexes, OK. Mais pardon ! J’aimerais bien voir des gens installer un Windows et me dire que c’est plus simple, je sens qu’on va rire ! En fait, la majorité des gens n’installeront que dalle et garderont un Windows 10 non mis à jour, ce qui est dangereux, ou changeront de PC, ce qui est du gaspillage.
La bonne réponse, c’est de trouver des gens pour vous aider»
Pour cela vous pouvez par exemple consulter le site de notre opération Adieu Windows.
IneptIA
Distribution Libre
Ubuntu
Accessibilité grand public: Ubuntu est souvent recommandée pour les personnes débutantes grâce à son installateur simple (sa logithèque), sa documentation abondante et sa large compatibilité matérielle.
Écosystème riche: Ubuntu bénéficie d’une immense bibliothèque de logiciels (via les dépôts APT et les Snap/Flatpak), ainsi que d’un support commercial optionnel via Canonical, l’entreprise qui sponsorise le projet.
Support long terme: Les versions LTS (Long Term Support) sont maintenues pendant cinq ans, offrant stabilité et mises à jour de sécurité, idéales pour les entreprises et les utilisateurices qui veulent éviter les mises à jour fréquentes.
Le Lama Photonique Interpellant (LPI)
Premières étapes de construction
La semaine dernière, vous avez pu réunir tout le matériel dont vous aviez besoin pour monter votre Lama Photonique Interpellant. Cette semaine, nous vous proposons de passer aux premières étapes avec la diode.
Utilisez un cutter (non listé, toutes nos excuses) pour opérer une incision dans l’œil du Lama (aïe) et faites émerger la diode côté image en la positionnant par l’arrière.
Soudez la résistance à la diode.
Il a été choisi de souder la résistance sur la patte la plus longue de la diode (celle qui doit connecter au + 5V du câble USB).
C’est important de repérer cela pour éviter de futures déceptions de non-clignotement.
Rendez-vous la semaine prochaine pour les étapes suivantes…
Soutenez les actions de l'April!

Pour promouvoir et défendre le logiciel libre, l’April a besoin du soutien de toutes les personnes et structures soucieuses de libertés informatiques.
Rejoindre aujourd’hui l’April (et ses plus de 2500 membres) représente un soutien aux valeurs que nous défendons. Si vous ne souhaitez pas devenir membre, ou que vous l’êtes déjà, vous pouvez également faire un don sur le site enventelibre.org.
Nous avons besoin d’être des milliers afin de mieux nous faire entendre.
Retrouvez nos bannières de campagne et n’hésitez pas à les partager sur vos sites ou ailleurs. Merci d’avance.
Licence: sauf mention contraire, LAL version 1.3 ou ultérieure, CC-BY-SA version 2.0 ou ultérieure et GNU FDL version 1.3 ou ultérieure (en savoir plus).
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