[lesafriques.com] L' Afrique et le libre accès au pâturage numérique

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Le monde du logiciel libre en conclave à Dakar du 16 au 20 mars 2008 sur le thème de « l’économie du savoir ». C’est la première rencontre du genre dans l’Afrique francophone.
Le débat entre partisans d’une rente sur le numérique et les défenseurs du brevet n’est pas encore tranché en Europe, contrairement aux USA qui conditionnent toute signature d’un accord de libre-échange au degré de protection de la propriété intellectuelle.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar abrite du 16 au 20 mars prochains la troisième édition de l’Idlelo, qui veut dire « pâturage commun » en Afrique australe. Le thème de cette année est « l’économie du savoir », thème d’autant plus actuel pour les partisans de l’industrie du logiciel libre, sorte d’altermondialistes qui bénéficient depuis bientôt deux ans de la confusion régnant sur le vieux Continent entre, d’une part, l’appui du Parlement européen qui a rejeté le projet de directive sur la brevetabilité du logiciel et, d’autre part, l’attitude des Etats européens, généralement adeptes de la protection de ces brevets.
En d’autres termes, le débat entre partisans d’une rente sur le numérique et les défenseurs du brevet n’est pas encore tranché en Europe, contrairement aux USA qui conditionnent toute signature d’un accord de libre-échange au degré de protection de la propriété intellectuelle. Une sorte de « fracture numérique » reproduisant la dichotomie des divisions politiques antérieures est en train de voir le jour depuis que le président Lula Da Silva a été identifié comme l’un des soutiens du directeur général de Mandriva (ex-Mandrakesoft), le Français François Bancilhon, premier éditeur de logicels libres en Europe et acteur du développement de ces technologies en Amérique du Sud et en Inde.
Solutions méconnues Pourquoi pirater, clament les partisans du logiciel libre, qui proposent des solutions d’accès nettement moins cher ? Ces solutions Linux sont méconnues en Afrique, où Microsoft compte une avance certaine. Dans le cas du Maroc, par exemple, les grandes organisations comme les ministères à l’instar de celui de la pêche, des finances (qui y réfléchit) et de la douane (qui utilise des produits bureautiques en concurrence ouverte avec Microsoft Office), commencent à scruter l’univers du libre, contrairement aux particuliers, plus sensibles au design et à l’ergonomie.
Cela dit, pour faire basculer l’Afrique dans le libre, nous confie l’un des cadres de Liberty Tech, l’une des dix sociétés de services de logiciels libres (les fameux S2L2), il faut tout un formatage, sachant que, précise-t-il, la frange africaine, qui est actuellement en contact avec les nouvelles technologies, s’est nourrie au biberon des NTIC sous les couleurs de Microsoft.
Ainsi, les différents programmes d’informatisation et d’équipement des écoles en ordinateurs sont libellés sur la base des solutions softwares de la multinationale américaine. Microsoft vient d’ailleurs de verser dans l’humanitaire en annonçant le lancement prochain d’un « riz économique » adapté aux conditions du climat africain. Espérons que la rencontre de Dakar, qui dépassera sans doute les déclarations formelles de l’Université de Western Cape en Afrique du Sud, et les symboliques du Safari Park Hôtel de Nairobi, rappellera aux partisans des brevets et des licences qu’il faut actuellement 10 à 15 sacs de riz de 50 kilos pour installer la dernière version de Windows (La Vista) sur l’ordinateur d’un bon père de famille ouest-africain.
MBF »

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