EIF 2.0 : pas d'interopérabilité sans standards ouverts !

La révision du cadre européen d'interopérabilité (EIF) provoque une forte polémique sur la définition des standards ouverts. Tandis que les lobbies du logiciel propriétaire, Microsoft et la BSA en tête, plaident pour que "fermé" soit considéré comme "presque ouvert", des organisations attachées au Logiciel Libre et à l'interopérabilité s'opposent fermement à toute révision à la baisse de cette définition. L'April s'associe et soutient ces actions.

« Il n'est pas étonnant que des lobbies du logiciel propriétaire connus pour leurs pratiques déloyales veuillent vider l'interopérabilité de son sens : indépendance des utilisateurs, concurrence, innovation... l'interopérabilité est devenue un enjeu-clé du numérique » explique Benoît Sibaud, président de l'April. « Il serait en revanche pitoyable que les institutions européennes se plient à leur volonté et hypothéquent l'avenir de l'administration électronique » ajoute-t-il.

Jean-Christophe Becquet, vice-président de l'April a déclaré : « Entretenir au sein même du cadre européen d'interopérabilité la confusion entre interopérabilité et compatibilité, ou pire entre interopérabilité et monoculture, ne manquerait pas de piquant : c'est pourtant ce que nous fait craindre l'affirmation selon laquelle l'interopérabilité peut être atteinte sans ouverture, via par exemple l'homogénéité des systèmes d'informations. Cherche t-on à sacrifier le I de l'EIF sur l'autel des lobbies du logiciel propriétaire comme la France vient de le faire avec son RGI ? ».

Rappelons que cette rédaction s'inscrit dans la continuité de la normalisation contestée du format bureautique OOXML de Microsoft ainsi que de l'inclusion, récemment validée par François Fillon, de ce format dans le RGI.